Évasion dans d'autres mondes
Après nous, les animaux...
Après nous, les animaux, de Camille Brunel
« En 2086, l'espèce humaine s'est éteinte. Dans ce monde dévasté par les virus, seuls restent les animaux sauvages. Des animaux de cirque se sont trouvés embarqué dans un bateau par les derniers hommes vivants. On disait que le Nord du Canada avait été relativement épargné et pourrait être repeuplé. Mais les 13 hommes et femmes n'ont pas survécu durant la traversée. C'est là que débute vraiment notre histoire : le bateau s'échoue sur la côte mexicaine, et ainsi accostent trois taureaux, une vache, quatre chevaux, deux geais, cinq lycaons, deux chimpanzés, deux éléphants, une panthère et un python. Pour faire face à ce nouveau monde inconnu et sauvage, ces êtres vont devoir former un groupe malgré leurs différences. »
Dans Après nous, les animaux, Camille Brunel nous livre un récit original. Il faut le dire, c’est une lecture principalement basée sur l’observation Nous suivons le parcours des animaux sortis de leur arche et traversant le Mexique du Sud au Nord, à la recherche d’une aide humaine. Le récit repose principalement sur la quête de ces animaux élevés en captivité, qui même en pleine nature sauvage désertée par une humanité qui a entièrement disparue de la Terre, recherchent l’Homme autant par une réelle recherche d’aide et d’affection que par l’habitude de son contact.
L’atmosphère mise en place par l’autrice est bien travaillée. La fin progressive de l’humanité, l’arrivée pour des animaux ayant toujours été en contact avec l’Homme dans un milieu sauvage et hostile, l’avancée dans des paysages longtemps lieux de vie de l’humanité redevenus vierges de tout être humain, et la confrontation avec des prédateurs, autant membres du groupe qu’extérieurs.
Il est très intéressant d’observer l’évolution de notre groupe d’animaux, évoluant au contact du milieu sauvage et d’autres animaux, notamment des prédateurs, ainsi que l’évolution de leur perception du danger et de l’environnement les entourant.
J’ai vraiment apprécié la manière dont à travers son récit de survie dans un monde postapocalyptique, l’auteure dénonce des thèmes actuels, tels que la captivité d’animaux sauvages et la maltraitance animale. L’allusion au mur faisant office de frontière entre le Mexique et les États-Unis est bien amenée. Mais ce que j’ai aimé par-dessus tout, c’est que les animaux restent des animaux. Camille Brunel ne cherche pas à humaniser les animaux en amenant des animaux « humains ».