Des romans pour les grands
Au soleil redouté
Au soleil redouté, de Michel Bussi
"Au cœur des Marquises, l’archipel le plus isolé du monde, où planent les âmes de Brel et de Gauguin, cinq lectrices participent à un atelier d’écriture animé par un célèbre auteur de best-sellers.
Le rêve de leur vie serait-il, pour chacune d’elles, à portée de main ?
Au plus profond de la forêt tropicale,
d’étranges statues veillent, l’ombre d’un tatoueur rôde.
Et plein soleil dans les eaux bleues du Pacifique,
une disparition transforme le séjour en jeu... meurtrier.
Enfer ou paradis ? Hiva Oa devient le théâtre de tous les soupçons, de toutes les manipulations, où chacun peut mentir... et mourir.
Yann, flic déboussolé, et Maïma, ado futée, trouveront-ils lequel des hôtes de la pension Au soleil redouté... est venu pour tuer ?"
Un huis clos à ciel ouvert, orchestré de main de maître.
Dommage, mais quel dommage ! Ayant appréciée plusieurs oeuvres de Michel Bussi, j'avais hâte de découvrir cette nouvelle enquête sous les tropiques.
J'ai adoré Sang famille, l'un des derniers livres de l'auteur, mais alors celui là c'est une autre histoire !
J'ai trouvé l'intrigue assez longue à se mettre en place et je ne me suis pas du tout attachée aux personnages !
L'enquête reste toute fois bien menée et Michel Bussi réussit une nouvelle fois à nous surprendre lors de la révélation finale.
Mais c'est une déception pour moi.
Cinq cartes brûlées
Cinq cartes brûlées, de Sophie Loubière
"Laurence Graissac grandit aux côtés de son frère, Thierry, qui prend toujours un malin plaisir à la harceler et à l'humilier. Du pavillon sinistre de son enfance à Saint-Flour, elle garde des blessures à vif, comme les signes d'une existence balayée par le destin. Mais Laurence a bien l'intention de devenir la femme qu'elle ne s'est jamais autorisée à être, quel qu'en soit le prix à payer. Le jour où le discret docteur Bashert, en proie à une addiction au jeu, croise sa route, la donne pourrait enfin changer..."
Un bon roman qu'il faut lire en entier pour le savourer complétement.
Peu d'action et de sang versé, tout repose dans l'aspect psychologique.
J'avoue avoir été un peu perdue dans certains passages concernant le poker, mais la fin m'a littéralement sidérée !
Le répondeur, ou l'art subtil de la tromperie
Le répondeur, de Luc Blanvillain
« Baptiste sait l'art subtil de l'imitation. Il contrefait à la perfection certaines voix, en restitue l'âme, ressuscite celles qui se sont tues. Mais voilà, cela ne paie guère. Maigrement appointé par un théâtre associatif, il gâche son talent pour un quarteron de spectateurs distraits. Jusqu'au jour où l'aborde un homme assoiffé de silence. Pas n'importe quel homme. Jean Chozène. Un romancier célèbre et discret, mais assiégé par les importuns, les solliciteurs, les mondains, les fâcheux. Chozène a besoin de calme et de temps pour achever son texte le plus ambitieux, le plus intime. Aussi propose-t-il à Baptiste de devenir sa voix au téléphone. Pour ce faire, il lui confie sa vie, se défausse enfin de ses misérables secrets, se libère du réel pour se perdre à loisir dans l'écriture. C'est ainsi que Baptiste devient son répondeur. A leurs risques et périls. »
« À leurs risques et périls ». Cette expression résume parfaitement l’intrigue que j’ai eu le grand plaisir de découvrir dans Le répondeur. Il est très facile d’entrer dans l’intrigue que Luc Blanvillain réussit à rendre légère, mais aussi sérieuse. L’histoire ne souffre d’ailleurs d’aucune longueur, ou alors bien placée et parfaitement dosée.
J’ai pris un véritable plaisir à voir Baptiste, notre imitateur au talent non reconnu, « devenir » le célèbre écrivain Pierre, et non Jean comme indiqué dans la quatrième de couverture, Chozène, s’approprier sa voix et sa vie et bien entendu… y mettre un sacré désordre. C’est l’une des raisons pour lesquelles il est impossible de lâcher ce livre avant d’avoir lu la fin : on veut savoir jusqu’où Baptiste ira dans la manipulation et dans le bouleversement de la vie de Pierre Chozène et de celle des personnes rencontrées au fur et à mesure de l’histoire. Des sujets majeurs abordés par le biais de l’intrigue sont également appréciés, tels que la création d’une œuvre, les aléas de la célébrité, mais surtout la difficulté de communiquer.
La seule critique que je pourrai émettre concerne le personnage de l’écrivain, qui accepte un peu trop facilement à mon goût les nombreux rebondissements de l’intrigue, et ce même en cas de grands chamboulements.
Fille de personne
La fille de personne, de Cécile Ladjali
« La quête des origines et l'origine de la création se confondent dans la vie de Luce Notte, étudiante berlinoise partie sur les traces d'un père fantôme. À la faveur de "coïncidences supérieures", elle croise ainsi le chemin de Franz Kafka, à Prague, puis bien des années plus tard, de Sadeg Hedayat, à Paris. Des écrivains aux fortes affinités électives, oppressés tous deux par la tentation du suicide et la destruction de leurs textes. Devenue l'héritière fortuite de deux inédits des maîtres, Luce incarne la puissance de rêve du lecteur pour faire exister les livres. Son vertige, devant la beauté de cette esthétique spectrale, est aussi celui de l'œuvre au noir qui nourrit tout écrivain. »
Une jeune fille en quête du père qu’elle n’a jamais connu, rencontrant deux futurs écrivains, Franz Kafka et Sadegh Hedaya, avant leur renommée… La fille de personne de Cécile Ladjali est une œuvre qui attire par ses promesses, que nous pouvons considérer comme tenues.
L’écriture y est belle et le sujet est intéressant.
Les bibliophiles seront heureux d’y retrouver des extraits de la thèse de Luce, la narratrice, portant sur les bibliothèques brûlées et détruites au cours de l’histoire.
L’auteure réussit ainsi à plus que présenter une réflexion autour du livre, proposer une réflexion sur la création d’une œuvre, ainsi que sur la question de l’inspiration. Le personnage principal étant la muse et le soutien des deux auteurs, qui brûleront par la suite leur œuvre.
Bien entendu, toute œuvre amène des critiques… L’écriture est certes belle, mais souffre toutefois de quelques longueurs, notamment dans les descriptions, accentuée par l’absence de dialogues donnant une structure particulière au texte.