Les lectures de Basile
Les aventures d'une sorcière stagiaire
Les tribulations d'Esther Parmentier, sorcière stagiaire. Tome 1. Cadavre haché, vampire faché, de Maëlle Desard
"Esther Parmentier, 19 ans, a quitté sa Bretagne natale pour un stage à Strasbourg dans une société informatique quand elle est repérée par l'Agence de Contrôle et de Détection des Créatures Surnaturelles. Car Esther est une sorcière. A peine remise de cette découverte, et des tests visant à déterminer ses capacités, Esther apprend qu'elle n'a pas plus de pouvoirs qu'une allumette mouillée. Sa note sur l'échelle des pouvoirs est historiquement basse : 2 sur 82. Mais Esther est dotée d'un caractère de cochon, de solides capacités de déduction et est capable de résister aux pouvoirs de séduction des Créatures.
Malgré son faible score, l'Agence décide donc de l'embaucher comme stagiaire.
Seul bémol à cette nouvelle vie trépidante au sein d'une Agence où Esther côtoie un loup-garou alpha, une sorcière surpuissante, un djinn séducteur, une goule affamée, un fantôme accro aux jeux de rôle, elle va devoir faire équipe avec l'agent Loan, désagréable mais néanmoins très séduisant vampire, qui la considère de haut. Il va pourtant bien falloir qu'ils collaborent, car l'affaire du Ghost Challenge affole l'Agence : des adolescents disparaissent régulièrement et sont transformés en vampires. Un mouvement séparatiste au sein des Créatures serait à l'origine de ces mutations..."
Encore une lecture qui ne m'attirait pas particulièrement au départ et que j'ai finis par dévorer !
Les personnages sont attachants, même les plus enquiquinants.
L'intrigue mélange subtilement enquête policière et fantastique. Fantastique qui se prend d'ailleurs un sérieux coup tellement les stéréotypes du genre sont balayés et moqués, pour notre plus grand plaisir !
On prend beaucoup de plaisir à côtoyer plusieurs créatures légendaires. Certaines en prennent bien pour leur grade, mais on adore !
J'attends avec impatience la suite des aventures d'Esther et de Loan !
Sacrifice box
Sacrifice box, de Martin Stewart
"Si, avec vos amis, vous enfouissez sous terre des secrets dans une boîte en fer. Si vous prononcez là-dessus un pacte sacré. Assurez-vous bien que personne ne viendra trahir la promesse. Personne."
Le résumé de cette histoire m'a tout de suite attiré, ainsi que les promesses annoncées : un groupe d'amis faisant un pacte autour d'une vieille boite dans laquelle ils enferment des objets précieux, une promesse rompue et des forces surnaturelles bien enervées. Horreur, suspence, des personnages adolescents, jouets animés malveillants : tout dans ce récit donne envie, que l'on soit amatrice ou amateur de du genre.
Le début est un peu lent même avec quelques passages horrifiques et sanglants qui amènent un avant-goût de l'horreur à venir qui s'installe petit à petit au fil du récit. Le récit prend son temps pour s'installer, le lieu, le contexte et les personnages sont bien présentés, avec un rappel constant du coffre et du pacte scellé par les adolescents quelques années auparavant.
Une fois l'horreur bien installée, on est plongé dans l'atmosphère promise par le résumé : de l'horreur, des jouets bien flippants et une ode à l'amitié.
L'alternance entre les époques, présentant un ancien groupe d'imprudents ayant égalemnt confié des sacrficies au coffre et dont l'histoire finit par rencontrer celle de nos héros, apporte suspense et révélations.
L'auteur réussit même à démontrer la force de l'amitié et de l'amour que peuvent se porter des amis entre eux, tout en dénonçant la pression que subissent de nombreux jeunes obligés de cacher leur véritable personnalité derrière une façade pour ne pas être exclu et rejeté par les autres.
Une bonne lecture.
Son héroïne... vraiment ?
Son héroïne, de Séverine Vidal
"Rosalie pense à Jessica. Cette fille a besoin d'elle. Le destin les a mises sur le même chemin, dans le même tram, justement pour que Rosalie la sauve. Jess a besoin d'elle, elle le sait.
Puisqu'elle l'a sauvée une fois, elle devra la sauver toujours. C'est sa mission.
Rosalie vient en aide à Jessica, agressée dans le tram. Elle la raccompagne chez elle, revient le lendemain demander des nouvelles, s'accroche. Petit à petit, la vie de Jessica vire au cauchemar..."
J'ai beaucoup entendu parler de cette collection de récits courts, "Court toujours", parlant de sujets actuels et disponible en plusieurs supports.
Je me suis donc lancée avec Son héroïne de Séverine Vidal, un récit parlant principalement de harcèlement, mais aussi de solitude. Ce n'est pas véritablement un coup de coeur, mais ce fut une lecture plaisante qui a pour qualités l'écriture de Séverine Vidal, mais surtout d'aborder un sujet majeur de la vie quotidienne.
Ce que j'ai trouvé intéressant dans cette histoire, c'est que l'autrice aborde donc le thème du harcèlement et qu'elle le fait de différentes manières. Le harcèlement d'une "amie" que l'on peut sans soucis qualifier de toxique, Rosalie, araignée tissant petit à petit sa toile autour de Jessica, la pauvre victime que nous pouvons toutes et tous être à un moment ou à un autre. Mais nous avons également d'autres nuances du harcèlement, si j'ose parler ainsi : le harcèlement de rue, vécue par de nombreuses femmes dans la rue ou dans les transports en commun, abordées par des hommes assez lourds qui ne comprennent pas les termes "non" ou "pas intéressée", mais également le harcèlement sur le lieu de travail (sujet que l'on ne développera pas par soucis de ne pas divulguer l'intrigue du livre.
C'est un récit un peu court qui réussit toutefois à bien traiter le sujet. Par les points de vue simultanés de Jessica et Rosalie, l'autrice nous fait plonger dans cette spirale de manipulation dans laquelle s'enfonce Jessica qui perçoit plusieurs fois le côté malsain de la relation, mais qui ne se rend compte du piège au dernier moment, presque trop tard.
C'est donc une bonne entrée dans la collection. Ça donne envie de lire une autre histoire de la collection.
L'année de Grâce
L'année de Grâce, de Kim Liggett
"Celles qui survivront ne seront plus jamais les mêmes.
« Personne ne parle de l'année de grâce. C'est interdit.
Nous aurions soi-disant le pouvoir d'attirer les hommes et de rendre les épouses folles de jalousie. Notre peau dégagerait l'essence pure de la jeune fille, de la femme en devenir. C'est pourquoi nous sommes bannies l'année de nos seize ans : notre magie doit se dissiper dans la nature afin que nous puissions réintégrer la communauté.
Pourtant, je ne me sens pas magique.
Ni puissante. » Un an d'exil en forêt.
Un an d'épreuves.
On ne revient pas indemne de l'année de grâce.
Si on en revient."
Voici un roman qui aura fait beaucoup parler de lui ! Le problème avec les histoires très attendues, c'est que parfois on est très déçu par le résultat final... Pas cette fois !
À première vue : encore un roman dystopique traitant de la place des femmes dans la société à la sauce de la servante écarlate. Finalement, ce n'est pas que ça.
La condition féminine est le thème principal, mais on nous parle aussi de survie, de solidarité, de choix et d'amour.
On s'attache facilement à l'héroïne, Tierney.
Entre roman dystopique, histoire féministe et thème de survie en milieu hostile, ce roman est une véritable réussite, que ce soit dans l'écriture, l'évolution de l'intrigue, ainsi que les personnages (majoritairement féminins, certes).
Une belle mention à la fin démontrant une solidarité féminine et des femmes pas si soumises que ça...
Après nous, les animaux...
Après nous, les animaux, de Camille Brunel
« En 2086, l'espèce humaine s'est éteinte. Dans ce monde dévasté par les virus, seuls restent les animaux sauvages. Des animaux de cirque se sont trouvés embarqué dans un bateau par les derniers hommes vivants. On disait que le Nord du Canada avait été relativement épargné et pourrait être repeuplé. Mais les 13 hommes et femmes n'ont pas survécu durant la traversée. C'est là que débute vraiment notre histoire : le bateau s'échoue sur la côte mexicaine, et ainsi accostent trois taureaux, une vache, quatre chevaux, deux geais, cinq lycaons, deux chimpanzés, deux éléphants, une panthère et un python. Pour faire face à ce nouveau monde inconnu et sauvage, ces êtres vont devoir former un groupe malgré leurs différences. »
Dans Après nous, les animaux, Camille Brunel nous livre un récit original. Il faut le dire, c’est une lecture principalement basée sur l’observation Nous suivons le parcours des animaux sortis de leur arche et traversant le Mexique du Sud au Nord, à la recherche d’une aide humaine. Le récit repose principalement sur la quête de ces animaux élevés en captivité, qui même en pleine nature sauvage désertée par une humanité qui a entièrement disparue de la Terre, recherchent l’Homme autant par une réelle recherche d’aide et d’affection que par l’habitude de son contact.
L’atmosphère mise en place par l’autrice est bien travaillée. La fin progressive de l’humanité, l’arrivée pour des animaux ayant toujours été en contact avec l’Homme dans un milieu sauvage et hostile, l’avancée dans des paysages longtemps lieux de vie de l’humanité redevenus vierges de tout être humain, et la confrontation avec des prédateurs, autant membres du groupe qu’extérieurs.
Il est très intéressant d’observer l’évolution de notre groupe d’animaux, évoluant au contact du milieu sauvage et d’autres animaux, notamment des prédateurs, ainsi que l’évolution de leur perception du danger et de l’environnement les entourant.
J’ai vraiment apprécié la manière dont à travers son récit de survie dans un monde postapocalyptique, l’auteure dénonce des thèmes actuels, tels que la captivité d’animaux sauvages et la maltraitance animale. L’allusion au mur faisant office de frontière entre le Mexique et les États-Unis est bien amenée. Mais ce que j’ai aimé par-dessus tout, c’est que les animaux restent des animaux. Camille Brunel ne cherche pas à humaniser les animaux en amenant des animaux « humains ».